Au pays des peintres voyageurs

C’est avec une voix chaude dans laquelle on entend sans cesse un sourire que Marc vous accueille. Devant sa galerie « L’Humilité » située en plein cœur de la vieille ville, les peintres de Toulon s’exposent au soleil du matin : Eugène Baboulène, Daniel Noël, Olive Tamari, Jacques Bartoli…

Des noms qui ne parlent pas aux non-initiés mais aux collectionneurs et « Toulonnais expatriés » nostalgiques du pays. A travers ces peintures, c’est un Toulon oublié qui apparaît. Mieux qu’un livre d’histoire. « L’histoire de Toulon, au travers des tableaux, on la prend comme ça. La ville s’est tellement modifiée au fil des siècles. Les quartiers n’avaient pas les mêmes fonctions, il y a eu des destructions avec la guerre… Avec les tableaux, on retrouve un témoignage. »

Après 10 ans passés en Afrique comme forestier, c’est en tant que vendeur de livres anciens que Marc a commencé à Toulon en 1985. « Je suis passé naturellement du bois au papier ». Petit à petit, le bouquiniste devient galeriste, une autre de ses passions, naviguant du cours Lafayette, à la place Puget, puis la place du théâtre avant de terminer rue de l’Humilité. Installé devant sa galerie, il salue l’un, prend des nouvelles de l’autre, invite les curieux à rentrer admirer de plus près ses tableaux.

Dans son petit local, on trouve en très grande majorité des peintres toulonnais « qui sont collectionnés ». Cela va de 1850 à la peinture contemporaine. Quand on lui demande ce que c’est que la peinture toulonnaise, il répond avec une pointe de fierté : « C’est une très belle école, qui a commencé au milieu du 19e siècle. Toulon était un port avec beaucoup de peintres voyageurs, des peintres orientalistes partis en Algérie, des peintres de la marine. Quand ils rentraient, ils ramenaient toujours quelque chose. »

Du port de Toulon au mont Coudon, les paysages et les couleurs dansent, apaisantes. Dans leur cadre de bois, la mer n’est jamais très loin, et le voyage toujours proche.

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