Faire se rencontrer les mondes

Thibaut, 21 ans à l’époque, était arrivé à Toulon sans connaître la ville. Ce qu’il voulait alors, c’était faire quelque chose d’utile en attendant de reprendre sa vie étudiante. Volontaire en service civique au Rocher, une association qui intervient dans les quartiers sensibles, il a séjourné pendant 8 mois au cœur de la cité de Sainte-Musse située à l’est de Toulon, un quartier classé « Zone sécurité prioritaire » depuis 2013.

« La vision que j’ai de Toulon est assez fracturée, on a une impression d’univers parallèles qui se touchent très peu. » Au travers de l’association Le Rocher, Thibaut a passé son temps entre ces mondes, à essayer de les faire se rencontrer.

Avec les enfants du quartier, il rénove le Fort de la Gavaresse, un fort laissé à l’abandon et qui assurait autrefois la défense de la Rade de Toulon, il les emmène à bord des frégates de la Marine, accompagne les plus grands dans leur projet de vie…

Au cœur de la cité où il travaillait, il partage son quotidien avec des Pieds noirs, des Algériens, des Yougoslaves, des anciens marins… Ce sont des personnes « qui arrivent, restent ou repartent ». Des personnes au passé et au présent uniques. Comme cet ancien plongeur militaire qui lui raconte l’époque où il explorait les profondeurs de la Rade. « Le métier débutait, c’était la conquête du Far West à l’échelle de la plongée ! »

La bascule entre ces mondes, me dit-il, elle se fait avec le rugby. « C’est à ce moment-là que la fierté d’être Toulonnais apparaît ». Même si cela ne concerne moins les gens de la cité, « plus foot que rugby » nuance-t-il. Le mélange se fait plutôt au Mourillon, plage emblématique de la ville, l’une des seules « zones mixtes » comme Thibaut l’appelle. Familles des jolis quartiers et des cités, marins et travailleurs, jeunes et vieillards, ville haute, ville basse, chacun vient profiter de la mer qui s’offre à tous. Ou quand les mondes se réunissent.

L’association Le Rocher

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